Apr�s avoir pass� � la moulinette la version 1,8 litre
essence du Freelander (TTMag n�107) nous navons pu r�sister � lenvie d�prouver
le turbo-diesel, fer de lance de la gamme. Plus quun simple essai grandeur
nature, nous avons voulu savoir jusqu� quel point le Freelander pouvait
revendiquer son appartenance � la mythique famille Land Rover. Nous n�piloguerons
pas sur lhabitacle du petit Land, d�j� largement d�taill� le mois
dernier. Disons simplement que le poste de conduite est particulier. Lassise
est tr�s haute, le tableau de bord tr�s bas et le volant exag�r�ment avanc�
par rapport aux compteurs. Au final, on a limpression d�tre assis tr�s
haut, impression renforc�e par la faible hauteur sous plafond. Linstrumentation
est compl�te et bien finie, lergonomie des commodos est parfaite. En
revanche, les p�dales ne sont pas � la m�me hauteur. Lors dun freinage durgence,
il nest pas rare de rater la p�dale de frein, plus en avant que lacc�l�rateur.
On d�plorera �galement les deux �normes bo�tes � gants � la contenance
minimaliste, ainsi que les antiques manivelles pour les vitres arri�re. Un
comble pour un v�hicule haut de gamme !
Le confort d'une berline
A larri�re, les passagers profitent d'un espace plus
g�n�reux et trouvent, �� et l�, des petits vide-poches tr�s pratiques.
Enfin, le coffre offre un beau volume, grev� cependant par les capitonnages des
passages de roues. Mais ce que l'on retient avant tout de lhabitacle, cest
son incroyable confort, digne des berlines ou des monospaces les plus r�cents.
Sur route, lagr�ment de conduite est plus que
satisfaisant. Discret en termes de d�cibels, le petit 2,0 litres d�livre 97
chevaux � 4200 tr/mn. Sans parler de nervosit�, il permet de revendiquer des
performances tr�s honorables... m�me si le bo�tier �lectronique l�touffe
quelque peu � bas r�gime, normes antipollution obligent. C�t� suspensions,
rien � redire. Le train avant est bien guid�, le v�hicule vire � plat en
prenant un minimum de g�te. Le freinage est �galement � la hauteur, m�me si
lABS est un peu trop sensible.
En fait, seule la direction, certes pr�cise mais trop
lourde, peut surprendre le conducteur. Un d�tail g�nant qui semble avoir
�pargn� la version essence.
Sur piste, le Freelander offre le m�me confort que sur lasphalte.
A allure normale, ses suspensions encaissent parfaitement les asp�rit�s et sa
direction reste tr�s pr�cise. En courbe, il vire � plat sans prendre de
g�te. La largeur de ses voies et sa faible hauteur assurent une parfaite
stabilit�. Mais, lorsque lon force lallure, ces aptitudes ne tardent pas
� s�tioler. La direction redevient lourde et ses combin�s
ressorts/amortisseurs ne tardent pas � se d�sunir en termes de fr�quence dabsorption.
Lavant a alors tendance � piocher et larri�re � se durcir. En outre, il
montre une f�cheuse tendance au sous-virage. M�me en le for�ant, son moteur
ne dispose pas de suffisamment de r�pondant pour faire glisser larri�re et
r�cup�rer une trajectoire rectiligne. Cerise sur le g�teau, lABS nest
pas d�connectable sur les interm�diaires. Par cons�quent, mieux vaut �viter
de solliciter les freins sous peine de transformer ces sous-virages en sorties
de piste ! Enfin, les vibrations occasionn�es par les secousses d�montrent une
certaine fragilit� de lensemble. En clair, le Freelander est parfait pour la
balade, mais radicalement inadapt� pour la conduite sportive. Autant profiter
de son agr�ment de conduite et de ses larges vitres pour admirer les paysages
� loisir. Apr�s tout, cest dans cette optique quil a �t� con�u.
Interdit de zones
Lorsque la piste fait place � un passage accident�, les
choses se g�tent. Son couple, brid� par le calculateur �lectronique, arrive
un peu tard en r�gime, ce qui r�duit la plage dutilisation du moteur. Sa
garde au sol est insuffisante et son empattement tr�s long limite langle
ventral. De plus, plusieurs organes d�passent du ch�ssis, le rendant ainsi
plus vuln�rable. Dans la m�me veine, les porte-�-faux avant et arri�re sont
quelque peu pro�minents. De ce fait, les angles dattaque et de fuite sont
eux aussi tr�s limit�s. Bref, d�s quil aborde un relief l�g�rement
accident�, le ch�ssis et les boucliers du Land frottent inexorablement. Pour
parfaire le tout, les quatre roues ind�pendantes souffrent de faibles
d�battements. En croisement de pont, il ne peut m�me pas compter sur laide
dun blocage quelconque � larri�re. Son syst�me dantipatinage
parvient p�niblement � compenser la perte dadh�rence, mais il demeure
moins efficace quun glissement limit�. Le simple visco-coupleur s'avoue
insuffisant Larr�t de progression est souvent in�vitable. Dans ce cas de
figure, impossible de se rabattre